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Erdé plume libre. Presque naïf.

Ce lieu est mon espace de liberté, de poésie, de rêve, d'utopie. C'est rouge et vert, les couleurs de la vie et celle des arbres Espérance. C'est bleu et blanc, pour l'Envol et l'Enfance. C'est le jaune de certaines calligraphies, pour la lumière du soleil. L'infini légèreté de l'esprit de l'être toujours en devenir. Le rêve perpétuellement retrouvé. Le regard grand ouvert et lucide sur ce que je suis et ce que je fais. Le regard grand ouvert et lucide sur le monde qui m'entoure. Venez à ma rencontre, comme je viens à la vôtre...mains tendues, paumes ouvertes vers le ciel... Vive la Vie et Vive Vous et Vous mes amis(es).

...SÉRAPHINE LOUIS OU L'ART ET LA RESPONSABILITÉ VIS À VIS DES ARTISTES...

SÉRAPHINE LOUIS et WILHEM UDHE.SÉRAPHINE LOUIS et WILHEM UDHE.

SÉRAPHINE LOUIS et WILHEM UDHE.

TROIS TABLEAUX DE SÉRAPHINE LOUIS
TROIS TABLEAUX DE SÉRAPHINE LOUIS
TROIS TABLEAUX DE SÉRAPHINE LOUIS

TROIS TABLEAUX DE SÉRAPHINE LOUIS

 

SÉRAPHINE LOUIS ou L’ART ET LA RESPONSABILITÉ VIS-A-VIS DES ARTISTES.

 

PROLOGUE.

 

Mon travail de ce jour est composé de deux parties.

La première raconte brièvement l’existence plutôt douloureuse et difficile de Séraphine LOUIS.

La deuxième est une réflexion plus personnelle sur ma vision de l’idée de RESPONSABILITE que nous devons éprouver, assumer individuellement, et collectivement vis à vis des ARTISTES.

 

- I -

 

QUI ÉTAIT SERAPHINE LOUIS ???

 

Séraphine LOUIS est née à Arsy le 3 Septembre 1864. Son père était manouvrier. Prenons le temps de creuser le sens de ce mot. A la définition du grand Laroussenous pouvons lire dans son orthographe contemporaine manœuvrier : « qui sait obtenir ce qu’il veut par des moyens habiles ». N’y a t-il pas là, une sorte de prémonition pour Séraphine LOUIS - enfant que le sort n’a pas épargné. Elle perd sa mère, qui venait d’une famille de paysansle jour de son premier anniversaire et son père meurt à son tour alors qu’elle n’a pas tout à fait sept ans.

Elle est recueillie et élevée par sa sœur aînée.

 

Elle travaille d’abord comme bergère.

 

Si je ne craignais pas d’être accusé de blasphème, je dirais que nous avons aujourd’hui beaucoup de chance qu’elle n’ait pas entendu elle aussi de voix en gardant ses troupeaux.

En 1881elle entre comme domestique chez les Sœurs de la Providence à Clermont dans l’Oise. Personnellement, je crois que ce fût une chance pour elle

Car sans pouvoir librement commencer à pratiquer son art, cela lui permis d’avoir une certaine protection - en ces temps si difficiles pour les gens d’origines plus que modestes, le gîte et le couvert lui sont assurés.

En 1901, elle commence à travailler comme femme de ménage dans les familles bourgeoises de Senlis.

 

C’est là qu’elle commence à peindre à la bougie, secrètement, dans un grand isolement. Elle se cache, peignant, mangeant peu, buvant beaucoup. Quand aurait-il été si ses employeurs avaient découvert son secret.

Elle ne dort pas ou bien peu, travaillant à préparer ses couleurs (mélangeant du Ripolinde l’huile qu’elle dérobe à l’église ou elle se rend pour prier, du sang de lapin ou de volaille), qu’elle récupère dans une boucherie où elle fait des ménages.

Le Ripolin est le seul produit qu’elle achète en rognant sur ses dépenses personnelles allant jusqu’à ne pas payer son loyer

 

Durant toutes ses années Séraphine LOUIS accomplit une œuvre considérable (entre parenthèse, j’ai cherché mais en vain dans mon Larousse sa trace, point de Séraphine LOUIS, point non plus de Séraphine de Senlis). Elle trouve son inspiration dans les vitraux et dans la nature dans laquelle elle s’immerge très souvent solitairement.

 

En 1912un collectionneur allemand Wilhelm UHDE découvre son œuvre et lui apporte son soutien. Mais la période n’est pas à la fraternisation entre la France et l’Allemagne, même autour de l’art.

 

UHDE quitte Senlis en 1914. Il ne reprend contact avec Séraphine qu’en 1927. Il l’incite à travailler et lui permet financièrement de ne se consacrer qu’à sa peinture. En 1929, il organise une exposition. Cela permet à l’artiste d’accéder à une certaine prospéritéQu’elle dilapide,grisée par tout cet argent, à des dépenses inutiles

Puis UHDE à partir de 1930 arrête de lui acheter ses toiles à cause de la crise mondiale. Cela perturbe gravement Séraphine LOUIS. 

Elle sombre alors dans la folie et est internée pour psychose chronique, le 31 Janvier 1932, et renonce totalement à la peinture. 

Elle décède en 1942en pleine deuxième guerre mondialedans la plus grande misère.

 

- II -

 

L’ART ET LA RESPONSABILITÉ VIS-A-VIS DES ARTISTES.

 

Lors de mon précédent travail sur le thème de L’Art et la responsabilité des artistes, j’avais essayé d’aborder l’idée que la possibilité d’exercer une pratique artistique est ancrée en chacun de nous.

 

Tous les êtres humains (hommes ou femmes, et j’insiste bien sur cette dualité) possèdent en eux cette graine en attente d’être cultivée et qui ne demande qu’à germer

Le génie créatif est un état qui nous échappe en partie, totalementou que nous maîtrisons partiellement, ou plus rarement entièrement.

Cette partie-là, correspond au temps que nous consacrons au travail de cette pratique, et ce travail, sa durée, son intensité, sont absolument liés à nos situations sociales et économiques.

Il est évident qu’un homme ou une femme qui doit pour assurer sa survie, et celle de ses proches consacrer le plus clair de son temps à gagner selon la formule expiatoire des soi-disant saintes écritures : « Tu gagneras ton pain, à la sueur de ton front », quel temps lui reste t’il ou de façon encore plus criante que lui reste t’elle pour accomplir son œuvre Tu gagneras ta reconnaissance en tant qu’Artiste au prix de ta vie 

 

Rappelons-nous l’exemple de Camille CLAUDEL si proche de celui que je viens d’évoquer plus haut. Et pourtant elles n’étaient pas nées dans les mêmes couches sociales. Mais elles avaient en commun, d’être toutes les deux des femmes.

 

En ce début de troisième millénaire, dans nos sociétés dites évoluées qu’est-ce que ce qualificatif « intermittents du spectacle » ???

 

Interrogeons-nous. 

 

-Est-ce parce qu’ils ne sont pas aptes à remplir la totalité de leurs vies par l’exercice de leurs pratiques artistiques ?

-A-t-on bien pris conscience de ce qu’est pour l’esprit la création artistique 

-Quel engagement psychologique cela représente-il ?

-Combien d’artiste finissent-ils au bord ou au fond du gouffre de la folie ?

 

L’essor irrépressible de création fait de Séraphine LOUIS, pour reprendre les termes de Bertrand LORQUIN conservateur du muséeMAILLOL une artiste dévorée par « cette fameuse nécessité intérieure dont parlait KANDISKY ».

N’est-il pas répandu dans l’esprit de bien des artistes et d’amateurs d’Arts que « manger de la vache enragée selon l’expression consacrée » est à la fois un gage de qualité et de réussite assurée.

 

En quelque sorte un passage obligé.

 

Quand nous débarrasserons-nous de cette espèce de mortification par rapport à l’idée que l’art est un loisir et seulement le moyen de s’évader d’un quotidien si difficile à vivre.

 

Non l’Art, c’est l’essence de la viesans celle-ci nous disparaissons.Sans l’exercice de la discipline artistique nous sommes des « tubes digestifs » prisonnier de toutes ces contraintes matérielles que sont les nécessités de subsistances (se nourrir, se vêtir, se logerse soigner).

 

Ceux qui affirment et ils ont en partie raison que les Arts embellissent la Vie individuelle et la Vie collective.

Laissez-moi aller plus loin l’Artles Arts sont plus que cela.

 

Bien sûr je ne parle pas là, de l’industrie de l’art. Certains films,beaucoup de films, trop de films, certaines musiques, certaines peintures, certaines littératures ne sont fabriquées que pour générer du « fric ». 

Il y a l’art « paillette », l’art « bling bling » que l’on écrit avec un petit,tout petit a et puis, il y a l’ART besogneuxlaborieux, artisanal,l’Oeuvre dont l’Artiste avec un grand An’est jamais satisfait. L’ARTqui s’écrit en majusculeparce qu’il enrichit le patrimoine de l’HUMANITE toute entière.

 

-Il y a l’ART qui transmet les émotions.

-L’ART qui transcende toutes les peurs.

-L’ART qui aide les êtres « HUMAINS » à surmonter les difficultés,qui les aide à surmonter tous les obstacles.

-Le véritable ARTISTE ne s’autoproclame artiste, pas plus que le philosophe

-LART ne s’enferme pas dans un coffre de banque, celles et ceux qui pratiquent ainsi sont des « voyous ». Ils n’ont rien compris à l’ART.

 

Les « HUMAINS » des cavernes  je dis humains et pas hommes parce que de récentes études scientifiques ont déterminé que c’étaient les« FEMMES » majoritairement qui peignaient sur les murs des grottes.

 

Ah !!! La déco des grottes !! ?? Il y aurait tant à nous interroger encore dans ce domaine, par exemple :

 

Quels étaient leurs intentions à ces « HUMAINS » - ne s’agissait-il que de décorations, ou bien avaient-ils la conscience de laisser une trace visuelle de ce qu’ils voyaient eux-mêmes

 

Les Arts sont l’essence même de la vie. Ils en définissent les contours,la profondeurnous en donnent les perspectivesla direction, la Lumière du Soleil qui nous réchauffe, et même l’ombre qui nous repose du précédent  

 

Demandez à mes amis Franck, Angélique, Nelson, Bruno, Jean et tous ceux que l’on appelle « intermittents », ce qu’ils donneraient pour être artiste à plein temps et pour pouvoir exercer et transmettre leur art à plein temps. Pour pouvoir vivre dignement de cet art ?

 

ARISTOTE a dit : « l’Art est la joie des hommes libres ». Pourrais-je rajouter sans être Aristote :

 

L’Art c’est la Liberté des femmes et des hommes.

 

Alors qu’il existe les droits au travailau logement, à la liberté de paroleà celle de la conscience même s’ils ne sont pas appliqués ou si nous n’avons pas les moyens matériels de les appliquer, ne conviendrait-il pas d’en créer un de plus le droit à la création artistique,non pas seulement la Liberté d’être un artiste, mais les moyens matériels qui nous permettraient à tous d’exercer une pratique artistique,et de vivre dignement, et d’être absolument reconnus à travers elle.

 

A celles et à ceux qui n’auraient pas eu l’occasion de voir le très beau film Séraphine LOUIS avec une remarquable Yolande MOREAU dans le rôle titre, je les encourage à le louer, car on ne peut que grandir à le voir.

 

Mes chers amis(es),

 

J’ai écrit du mieux que j’ai pu, ce qui précède ne m’appartient plus.  

 

©Rémy Ducassé dit Erdé. Bastia le Mercredi 30 Octobre 2019.     

 

 

...SÉRAPHINE LOUIS OU L'ART ET LA RESPONSABILITÉ VIS À VIS DES ARTISTES...
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